De Jean-Marie Amelin en 1833, à Plantu en 2014, le Château de Perdiguier continue d'inspirer les artistes. Hamid Loukil au printemps 2016, puis Hakim Tourdiev, sont venus installer leur chevalet devant la façade ouest et dans la cour d'honneur. Depuis le début des années 2000, de nombreux peintres ont donné leur vision du château, dans une diversité de styles dont témoignent les barriques décorées qui participent au cachet du chai de Perdiguier.
À la fin de l'été 2015, Kenji Kawamura offrait un nouveau regard sur le château, depuis la route de Tabarka. Il montre la façade est du château et la bastide originelle sur la droite. Ce nouveau regard est davantage un style qu'une question de perspective, un trait instantanément reconnaissable.
Les vins de Perdiguier inspirent eux aussi. C'est pour l'étiquette du millésime 2013 de la cuvée Les Filles de Perdiguier, que Plantu a dessiné le château, une cuvée habituellement habillée par Pierre Cornudet.
Jean-Marie Amelin, dessinateur et aquarelliste, est né en 1785 à Versailles. Il obtint un poste de professeur de dessin à l'école régimentaire du Génie d'Alexandrie (dans le Piémont), de Grenoble, de Lyon, de La Rochelle et enfin de Montpellier de 1816 à 1852. Fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1847. Amelin meurt le 27 septembre 1858 à Paris. Il était un observateur passionné de tout ce qui l'entourait. Plus de 2000 dessins d'une extraordinaire précision concernent ses randonnées dans l'Hérault. Environ 200 d'entre eux portent sur les villages du Nord de Montpellier. Par chance, Jean-Marie Amelin est venu deux fois au Château de Perdiguier, et laisse un témoignage précieux, puisque l'un des deux dessins représente l'entrée de la cour d'honneur, surmontée de la galerie à arcades, depuis disparue, et dont c'est la seule représentation connue à ce jour. Jean-Marie Amelin tenait de véritables «carnets de voyage» sur tout ce qu'il rencontrait. Il a publié un premier «Guide du voyageur dans l'Hérault» en 1827 et il existe un manuscrit complémentaire qu'il a tenu jusqu'en 1843.
Plantu, dessinateur de presse et caricaturiste né en 1951 à Paris, crée également des sculptures (figurines de ses personnages). Il publie son premier dessin dans Le Monde en octobre 1972, sur la guerre du Vietnam. Il en illustre quotidiennement la une à partir de 1985. De 1980 à 1986, il collabore avec le journal Phosphore et publie dès 1991, une page hebdomadaire dans L'Express. La même année, il obtient le « Prix du document rare » au Festival du Scoop d'Angers, pour avoir fait apposer sur le même dessin les signatures de Yasser Arafat et Shimon Peres, un an avant les Accords d'Oslo. En 2006, Plantu et le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, prix Nobel de la Paix en 2001, organisent à New York un colloque qui sera à l'origine de Cartooning for Peace, association défenant la liberté d'expression des dessinateurs de presse dans le monde entier et qui regroupe à ce jour, 130 dessinateurs.
Il a publié plus de 60 recueils de ses dessins (Le Monde éditions, Le Seuil).
Hamid Loukil, après les Beaux-Arts de Toulouse en section gravure, fait une carrière de peintre illustrateur et de photographe. Aujourd'hui, son médium de prédilection est l'aquarelle pour sa grande simplicité de mise en oeuvre, la saturation et la transparence de ses pigments. Mais c'est à l'huile qu'il a superbement rendu la lumière printanière sur le Château de Perdiguier en 2016.
Hakim Tourdiev, né en 1958 en Chine, a grandi à Tashkent et a étudié la peinture à l'Académie royale des beaux-arts de La Haye.
Portraitiste de la reine des Pays-Bas, il a exposé son travail en Inde, au Japon, aux Etats-Unis, en Europe, et en 2016 au Château de Perdiguier, qui lui a inspiré deux peintures.
On peut aujourd'hui admirer ses travaux à Moscou, au Musée Tretyakov ou au Prinzenhof Museum de Delft.
Kenji Kawamura, quand il n'habite pas à Tokyo, c'est peut-être qu'il se balade dans le sud de la France. Amoureux de ses campagnes et de la lumière de ses paysages, il travaille actuellement à un projet de livre d'illustrations qui leur est consacré.
La finesse de son trait et le foisonnement de détails donnent une des représentations les plus vivantes du Château de Perdiguier.
Pierre Cornudet, artiste-peintre franco-québécois, né en 1957 à Montréal, est aussi musicien et poète. En 1980 il commence à se faire connaître sous le pseudonyme « Anonyme Sanregret » par des écrits et de la poésie. Simultanément, la musique l'occupe au sein d'un groupe « très éclate ». En 1986, il arrête sa carrière musicale pour se consacrer à la peinture et réalise de nombreuses expositions. Peignant à l'acrylique sur toile, il utilise une technique pointilliste.
Il réinterprète des oeuvres célèbres ou crée des séries plus personnelles sur des sujets très variés.
La peinture de Cornudet transforme tout dans un univers labyrinthique d'explosions colorées. Ses tableaux transmettent de la joie et une exceptionnelle puissance vitale, mais aussi de l'humour et de la poésie et s'ils ne peuvent pas changer le cours du monde, ils font néanmoins du bien à l'âme.
Depuis 1987 à 1991, Pierre Cornudet a présenté son travail lors de nombreuses expositions au Québec, en Suisse ou en France, et notamment au Château de Perdiguier. Il est depuis 2012 le créateur de l'étiquette de la cuvée Les Filles de Perdiguier.